L’Institut français du Luxembourg, en coopération avec l’Ambassade de France au Luxembourg, Vauban, École et Lycée Français de Luxembourg, l’Université du Luxembourg et le MUDAM, et le soutien de l’Association Victor Hugo et l’Institut français, organise un cycle de manifestations sur le thème IA & Société, dans le cadre de Novembre Numérique, le festival des cultures numériques. Cette conférence est animée par Raymond Haddad, Docteur en droit européen de l’environnement, enseignant-chercheur à l’Université d’Artois et chercheur en droit de l’intelligence artificielle et de l’environnement au sein de la Chaire IA responsable de la faculté des sciences Jean Perrin -Lens, et Sylvain Saighi, Enseignant-chercheur en électronique spécialisé en intelligence artificielle au sein du laboratoire IMS (Intégration du matériau au système - CNRS, Université de Bordeaux et Bordeaux Aquitaine INP), porteur de la chaire Green IA de l’université de Bordeaux. Les transformations liées à l’IA sont en train d’arriver dans tous les domaines, et s’imposent de plus en plus dans notre quotidien. Cependant, son développement repose principalement sur des serveurs centralisés dont le fonctionnement exige une quantité considérable d’électricité. Le philosophe Hans Jonas, dont l’œuvre a inspiré le débat français et européen sur le principe de précaution, diagnostique le problème éthique dans le décalage entre deux vitesses: la première est celle de notre action technologique de plus en plus puissante et rapide; la seconde, celle de notre capacité d’en prévoir les conséquences environnementales. Le lien entre la célérité de l’innovation technologique, le temps limité pour la réflexion environnementale et le poids des intérêts économiques, est au centre du problème éthique. Ce décalage est susceptible d’accentuer la crise écologique et d’augmenter les tensions anthropologiques, psychologiques, économiques, sociales, politiques et culturelles. Aujourd’hui, les infrastructures d’Internet consomment environ 5% de l’électricité mondiale et on prévoit que le trafic Internet triple tous les trois ans. Il devient donc urgent d’envisager des solutions alternatives pour réduire cet impact énergétique. Comme dans de nombreux autres domaines, la bio-inspiration ouvre de nouvelles perspectives pour répondre à ce défi. Le cerveau humain, par exemple, fonctionne avec une puissance d’environ 20 W — l’équivalent de trois ampoules. Fort de cette comparaison, plusieurs équipes de recherche explorent des réseaux de neurones artificiels matériels pour créer une IA plus économe en énergie. Les progrès récents en science des matériaux permettent désormais la conception de synapses et de neurones artificiels, qui réduisent encore la consommation énergétique des architectures neuromorphiques. Cette présentation mettra en lumière les nouveaux défis scientifiques et technologiques posés par le calcul neuromorphique, une voie prometteuse vers une IA durable et frugale. Plus d'informations sur institut-francais-luxembourg.lu